Le Conseil des ministres approuvera ce lundi le projet de loi sur les informations classifiées, également connu sous le nom de « loi sur les secrets officiels » qui accordera au ministère de la Présidence, des Relations avec les Cortes et de la Mémoire démocratique le pouvoir de proposer la déclassification de documents, comme l'indiquent des sources gouvernementales. Actuellement, cette fonction est confiée au ministère de la Défense.
La nouvelle norme établit quatre catégories de protection dans la même ligne que celles établies par l'Union européenne et les alliés de l'OTAN : top secret, secret, confidentiel et restreint. Les délais de déclassification varient de quatre à 50 ans selon les catégories et, dans certains cas, ils pourraient être prolongés au-delà, selon des sources de la Moncloa.
De cette manière, le département dirigé par Félix Bolaños assumera le pouvoir de proposer la déclassification d'un document, pouvoir dont dispose jusqu'à présent la ministre de la Défense, Margarita Robles. Par ailleurs, le ministère de la Présidence bénéficiera de ressources supplémentaires.
La décision finale de débloquer ou non les informations classifiées appartient au Conseil des ministres, au moins celui qui bénéficie du plus haut degré de protection.
ROBLES A DONNÉ LE BUT
Ce projet de loi a été examiné par la ministre Robles qui a donné son approbation aux modifications qu'il introduit, malgré le fait qu'il réduit ses pouvoirs. De plus, selon les sources consultées, Robles a déclaré au président du gouvernement, Pedro Sánchez, qu'il appréciait la nouvelle règle.
Cependant, à la Moncloa, on considère qu'il est « logique » que cette tâche soit confiée à un ministère « transversal ». et une « coordination interministérielle » comme celle de Bolaños, puisqu'il existe des informations classifiées qui affectent différents domaines qui vont au-delà de la défense, comme l'industrie et l'économie, comme indiqué. C'est le cas, soulignent-ils, dans la majorité des pays de l'UE et de l'OTAN.
De même, ils soutiennent la nécessité de réformer cette loi dans la mesure où la réglementation actuelle date de 1968 et est donc « pré-démocratique » et doit être adaptée à l’ordre constitutionnel. Il convient toutefois de rappeler que la loi a été partiellement modifiée en octobre 1978.
PROCÉDURE DE DÉCLASSIFICATION DES INFORMATIONS
Concrètement, la loi crée une Autorité nationale – qui relève désormais de la Présidence – pour la protection des informations classifiées, avec des pouvoirs pour garantir le respect des réglementations, la coordination et le soutien des unités de chaque ministère et les relations avec les autorités internationales en la matière.
Concernant la déclassification des documents secrets, la loi actuelle sur les secrets officiels n'établit pas de procédure explicite pour y parvenir. Mais il précise dans son quatrième article que la qualification de secret ou de confidentiel "correspondra exclusivement, dans le domaine de sa compétence, au Conseil des ministres et à l'état-major des armées".
Et dans l'article septième, il est explicite que « l'annulation de l'une des qualifications » prévues dans la loi susmentionnée « sera ordonnée par l'organisme qui a fait la déclaration correspondante ».
À L'APPARITION DE 'PEGASUS'
Le président Sánchez a annoncé qu'il procéderait à une réforme de cette loi le 26 mai au Congrès des députés, lors de son discours sur le « cas Pegasus » d'espionnage, qui a touché, entre autres, les dirigeants indépendantistes catalans. Ce jour-là, il a également assuré qu'il procéderait à une réforme de la loi régissant le Centre national de renseignement (CNI), pour accroître son contrôle. Quelques jours auparavant, il avait licencié la directrice du centre, Paz Esteban.
Déjà au mois de juillet, lors de son intervention dans le débat sur l'état de la nation, Sánchez avait promis de présenter le projet de loi au Conseil des ministres dans le mois en cours. Il a fait cette annonce à son tour pour répondre au porte-parole du PNV au Congrès, Aitor Esteban.
Justement, le PNV est l'auteur de la réforme de la Loi sur les secrets officiels de 68, que le Congrès a accepté de mettre en oeuvre au début de la législature avec le soutien du PSOE. Cependant, la loi est bloquée à la Chambre depuis près de deux ans et le gouvernement a décidé de la considérer comme enterrée et de promouvoir la réforme à travers un projet de loi.
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